Decolonising Academic Writing and Diversifying Publication Languages: Positions and Possibilities

Le système international d’Ă©dition universitaire est de plus en plus dominĂ© par les Ă©diteurs, les procĂ©dures et les exigences de rĂ©daction anglo-amĂ©ricains, ainsi que par l’utilisation exclusive de l’anglais. En revanche, dans le Sud, par exemple dans le monde arabe, des appels sont lancĂ©s en faveur de la dĂ©colonisation de l’Ă©criture acadĂ©mique, de la promotion de maisons d’Ă©dition rĂ©gionales et de la (re)reconnaissance de l’arabe en tant que langue acadĂ©mique. En outre, dans de nombreux pays, comme au Maghreb, les universitaires ont grandi dans un système acadĂ©mique basĂ© sur le français, auquel ils sont habituĂ©s, mais dont ils tentent Ă©galement de s’Ă©chapper. Mais mĂŞme dans le monde occidental, les « grandes » langues traditionnelles du savoir telles que l’allemand, le français et l’espagnol sont de plus en plus remplacĂ©es, de moins en moins perçues au niveau international et moins reconnues, mĂŞme dans leurs propres pays. Dans ce contexte, ce « Winter Talk » public du MECAM abordera des questions telles que l’Ă©criture postcoloniale, l’anglicisation et l’amĂ©ricanisation par opposition Ă  la diversitĂ© des langues acadĂ©miques, l’Ă©dition multilingue, les problèmes de traduction linguistique (mais aussi conceptuelle, ….), les diffĂ©rentes logiques linguistiques et les possibilitĂ©s d’expression dans les langues respectives, etc.

Emergence of diasporic Libyans’ transnational activism and its dynamics in a post-Gaddafi context

(Evènement en ligne)

Ce Winter Talk avec Houda Mzioudet, discutĂ© par Asma Khalifa et modĂ©rĂ© par Guy Eyre (IFG V) explore la diaspora libyenne et sa mobilisation active pour avoir un impact social et politique sur le conflit, ainsi que la formation de la communautĂ© libyenne en exil après la chute du rĂ©gime de Kadhafi et son rĂ´le dans la crĂ©ation d’un rĂ©seau d’intellectuels, de politiciens et de militants de la sociĂ©tĂ© civile actifs dans la reconstruction du pays. Elle prĂ©sente les principales organisations de la diaspora libyenne, leur caractère et le type de travail qu’elles accomplissent. Elle contextualise la mobilisation diasporique des Libyens en exil pendant le soulèvement libyen de 2011, ainsi que leur rĂ´le dans sa contruction, en soulignant l’Ă©volution de la diaspora depuis 2011. A travers une perspective comparative, cette rencontre cherche Ă  capitaliser sur les changements dans la portĂ©e et la nature de la mobilisation de la diaspora libyenne dans les efforts de paix et de rĂ©conciliation.

L’intervention sera prĂ©sentĂ©e en anglais, avec une discussion en anglais.

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“ Peut-on “raciser” le terrain tunisien ? Les multiples identitĂ©s noires et leur relative complexitĂ© du point de vue historique et anthropologique ”

[Can the Tunisian field be racialized ? Multiple black identities and their relative complexity from an historical and anthropological point of view]

Alors que la population « noire tunisienne » d’aujourd’hui est formée à la fois de descendants d’esclaves et d’immigrés, le discours social actuel, les images discriminantes véhiculées acculant systématiquement ces Tunisiens à une ascendance esclave, non seulement n’opèrent pas de telles distinctions, mais ont fini, du fait de cette racialisation opérée depuis la fin du 19e siècle, à donner lieu à une image dévalorisante pour ces populations de façon globale.
Parallèlement aujourd’hui, de plus en plus de nouveaux immigrés subsahariens investissent l’espace tunisien pour s’y installer plus ou moins définitivement et ce dans des situations de précarité statutaire, juridique et économique assez visibles et importantes.
Or face à cette multitude d’identités, de parcours et d’origine qui caractérise la population « noire » en Tunisie, et au regard de la façon dont dès le 19e siècle, les instances administratives et politiques avaient géré et considéré les différentes catégories sociales noires existantes et des conséquences de telles considérations, il parait important aujourd’hui d’interroger la pertinence de l’usage par les chercheurs en sciences sociales de concepts racialisants, alors même qu’il semble inévitable de recourir à des outils conceptuels permettant d’appréhender ces identités souvent considérées comme « à part ».

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Mohamed Neffati : Agriculture et changement climatique : Changement de paradigmes pour un développement durable des zones arides et désertiques tunisiennes

Mardi, 21 Juin 2022, 18:00-19:30 (temps de Tunis) // 19:00-20:30 (heure avancée d’Europe centrale)

Le secteur agricole, en Tunisie occupe une position avancée dans l’économie nationale et joue un rôle important dans le développement social et régional. En plus des mutations socioéconomiques profondes qui ont visiblement impacté le secteur agricole, les plus grands défis auxquels ce secteur est confronté sont les pénuries d’eau, les sécheresses récurrentes, la dégradation des sols, la perte de ressources génétiques locales et la crise environnementale résultant du changement climatique.

Dans un tel contexte, la conservation de la diversité génétique agricole locale, l’adoption des bonnes pratiques agricoles et le retour aux bonnes habitudes alimentaires constituent les fondements de base d’une agriculture saine et résiliente bien intégrée dans le trinôme « agriculture propre – alimentation de qualité – bonne santé pour tous ».

L’agriculture doit être, en effet, perçue comme étant conforme à la nature. Nous devons, à cet effet, changer les paradigmes vers une relation positive entre les humains, l’environnement, l’écologie et la nature. La transformation préconisée peut être assurée à travers la diversification, l’intensification raisonnée et la conversion des systèmes de production en systèmes biologiques ou écologiques à haute valeur ajoutée. En bref il s’agit d’adopter les techniques agroécologiques et la promotion des produits de terroir.

L’intervention sera présentée en français, mais illustrée en anglais, avec la discussion en français et anglais. Evènement réservé ; participation sur place uniquement sur invitation personnelle.// La conférence aura lieu à la Bibliothèque Al Khaldounia, 67, Souk Al Attarine dans la Médina de Tunis.

Wissem Ajili : Les agences de notation extra-financière : Un acteur incontournable de la finance durable et de l’investissement socialement responsable ?

Mercredi, 15 Juin 2022, 16:00-17:30 (temps de Tunis) // 17:00-18:30 (heure avancée d’Europe centrale)

Au cours des deux dernières décennies, les agences de notation extra-financière se sont imposées comme un acteur majeur de la finance durable notamment dans les pays développés. Dans un cadre d’asymétrie d’information, et sous l’hypothèse d’une rationalité limitée des agents économiques, les agences de notation extra-financière constituent un mécanisme d’incitation incontournable. Ainsi, les parties prenantes : institutions financières, investisseurs, gestionnaires d’actifs, entreprises, actionnaires, et managers sont amenés à divulguer l’information privée et socialement pertinente pour l’identification des acteurs et produits financiers durables et favoriser l’investissement socialement responsable.

Dans les pays en voie de développement comme la Tunisie, l’activité de notation extra-financière demeure marginale voire inexistante. La notation extra-financière pourrait constituer un levier pour la finance durable aussi bien pour les acteurs privés que publics et une opportunité pour se positionner sur un segment promoteur du marché de la production des données extra-financières.

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Andreas Thiel: Challenges of Coordination in Tunisian Soil Governance

[DĂ©fis de la coordination dans la gouvernance des sols tunisiens]

Mercredi, 8 Juin 2022, 16:00-18:00 (temps de Tunis) // 17:00-19:00 (heure avancĂ©e d’Europe centrale)

Les zones rurales en Tunisie sont confrontĂ©es Ă  de multiples dĂ©fis sociaux et Ă©cologiques. La dĂ©gradation des sols compromet le dĂ©veloppement agricole Ă  moyen et long terme, mais doit ĂŞtre considĂ©rĂ©e dans le contexte plus large du changement climatique, des mutations sociales et dĂ©mographiques, mais aussi des dĂ©fis politiques et administratifs des zones rurales, voire de la contestation nationale de l’État. Dans ce contexte, la confĂ©rence d’Andreas Thiel prĂ©sente un projet rĂ©cent sur la gouvernance de la protection des sols dans l’agriculture pluviale dans les rĂ©gions arides de Tunisie, qui a collectĂ© de nombreuses donnĂ©es aux niveaux local, rĂ©gional et national de la gouvernance.

En partant des perceptions des agriculteurs, il reconstitue les principales dĂ©faillances de la coordination verticale et horizontale en matière de protection des sols. Les rĂ©sultats rĂ©sonnent avec des observations plus larges sur l’Ă©tat de la gouvernance agricole et environnementale en Tunisie, caractĂ©risĂ©e par le manque d’orientation, de coordination et de mise en Ĺ“uvre des politiques publiques, le manque de fonds et de vision intĂ©grative pour l’agriculture et les zones rurales en Tunisie. Quelles rĂ©ponses politiques et de gouvernance pourraient ĂŞtre adĂ©quates en temps d’incertitude et de grandes contraintes budgĂ©taires peut ĂŞtre une discussion Ă  laquelle ces matĂ©riaux mènent et qui est d’une pertinence plus large au-delĂ  de la politique des sols de terrain. La dĂ©gradation des sols compromet les perspectives des populations rurales, ce qui pose des dĂ©fis pour l’État tunisien de manière plus gĂ©nĂ©rale.

Cet Ă©vĂ©nement a lieu en coopĂ©ration avec la Fondation Heinrich Böll (HBS), bureau de Tunis. Les confĂ©rences se tiendront en anglais avec la discussion en anglais et en français Ă  la salle de confĂ©rence de la HBS, 5, Rue Jamel Abdennasser, 1000 Tunis, 3ème Ă©tage. En raison du nombre limitĂ© de places, veuillez vous inscrire Ă  l’avance auprès d’Emna Fourati (Emna.Fourati@tn.boell.org) jsuqu’au 6 juin 2022, ou suivre en ligne via zoom : https://us06web.zoom.us/j/85040724252 ou sur la page Facebook de la HBS.

Les confĂ©rences seront introduites par Fabian Heppe (coordinateur du programme Economie alternative & Migration, HBS, Tunis) et Dr. Steffen Wippel (Centre d’Etudes du Proche et Moyen Orient, Philipps Universität Marburg // Coordinateur, IFG IV, MECAM) et commentĂ©es par le Prof. Rachid Ouaissa (Politique du Moyen Orient, Centre d’Etudes du Proche et Moyen Orient, Philipps Universität Marburg // Directeur, MECAM) et Nidhal Attia (Coordinateur du programme DĂ©veloppement durable & Politiques environnementales, HBS, Tunis). Dr. Marouen Taleb (Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, Tunis // ERC-TARICA Changements politiques et socio-institutionnels en Afrique du Nord) modĂ©rera l’Ă©vĂ©nement.

Lisa M. Sarida Lippert: Navigating Scarcity: The Everyday in Arid Lands

[Naviguer la pénurie : Le quotidien dans les terres arides]

Mercredi, 8 Juin 2022, 16:00-18:00 (temps de Tunis) // 17:00-19:00 (heure avancĂ©e d’Europe centrale)

Lisa Lippert part du constat que le rĂ©chauffement climatique et la dĂ©sertification remettent gravement en cause les moyens de subsistance des populations rurales. Cependant, la raretĂ© des ressources naturelles et les formes d’utilisation conflictuelles ne conduisent pas nĂ©cessairement Ă  des conflits violents, elles contiennent Ă©galement une opportunitĂ© de coopĂ©ration environnementale, de valorisation des communautĂ©s et de prĂ©vention des conflits. Des recherches rĂ©centes ont rĂ©vĂ©lĂ© un biais d’Ă©chantillonnage concernant l’identification des Ă©tudes de cas dans la littĂ©rature sur le changement climatique et les conflits, ce qui conduit Ă  nĂ©gliger l’option des rĂ©sultats pacifiques. Afin de comprendre la dynamique prĂ©sente dans un contexte de changement climatique et de conflit, les chercheurs sont encouragĂ©s Ă  s’intĂ©resser davantage aux contextes pacifiques et non violents.

Comment les gens naviguent-ils rĂ©ellement Ă  travers les dĂ©fis quotidiens liĂ©s aux ressources naturelles et quels rĂ´les sociĂ©taux entrent en jeu ici ? Comment s’adaptent-ils Ă  la dĂ©gradation des terres et Ă  la privation Ă©cologique au quotidien et quelles consĂ©quences cela peut entraĂ®ner pour la paix (locale) et la prĂ©vention des conflits ? La rĂ©ponse Ă  ces questions est d’une grande importance non seulement pour la recherche sur le changement climatique et les communautĂ©s rurales, mais aussi pour les futures aides au dĂ©veloppement et initiatives d’adaptation. En focalisant sur une Ă©tude de cas dans la rĂ©gion au sud du parc national de Bouhedma, la confĂ©rence de Lisa prĂ©sentera les premiers rĂ©sultats d’une recherche de terrain sur les pratiques quotidiennes des petits exploitants agricoles en matière d’eau et de terre.

Cet Ă©vĂ©nement a lieu en coopĂ©ration avec la Fondation Heinrich Böll (HBS), bureau de Tunis. Les confĂ©rences se tiendront en anglais avec la discussion en anglais et en français Ă  la salle de confĂ©rence de la HBS, 5, Rue Jamel Abdennasser, 1000 Tunis, 3ème Ă©tage. En raison du nombre limitĂ© de places, veuillez vous inscrire Ă  l’avance auprès d’Emna Fourati (Emna.Fourati@tn.boell.org) jsuqu’au 6 juin 2022, ou suivre en ligne via zoom : https://us06web.zoom.us/j/85040724252 ou sur la page Facebook de la HBS.

Les confĂ©rences seront introduites par Fabian Heppe (coordinateur du programme Economie alternative & Migration, HBS, Tunis) et Dr. Steffen Wippel (Centre d’Etudes du Proche et Moyen Orient, Philipps Universität Marburg // Coordinateur, IFG IV, MECAM) et commentĂ©es par le Prof. Rachid Ouaissa (Politique du Moyen Orient, Centre d’Etudes du Proche et Moyen Orient, Philipps Universität Marburg // Directeur, MECAM) et Nidhal Attia (Coordinateur du programme DĂ©veloppement durable & Politiques environnementales, HBS, Tunis). Dr. Marouen Taleb (Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, Tunis // ERC-TARICA Changements politiques et socio-institutionnels en Afrique du Nord) modĂ©rera l’Ă©vĂ©nement.

Order, Progress, Development and Identities in Modern Turkey

Vendredi 3 juin 2022, 15:00 – 16:30 (CET / heure de Tunis)

Les deux derniers siècles de la Turquie moderne peuvent ĂŞtre dĂ©crits comme l’histoire d’une sĂ©rie de crises d’identitĂ©. Depuis l’Empire ottoman, les membres clĂ©s de l’Ă©lite ont Ă©prouvĂ© un besoin constant de nouveaux ordres en rĂ©ponse Ă  ces crises. La première de ces crises a coĂŻncidĂ© avec l’âge des rĂ©volutions en Europe et s’est concentrĂ©e sur les institutions militaires et de l’État central Ă  la fin du XVIIIe siècle. Cependant, on a dĂ©couvert plus tard que la crise ne se limitait pas Ă  la structure des institutions et Ă  la manière dont elles Ă©taient gouvernĂ©es. L’identification des sujets ottomans est devenue une prĂ©occupation centrale, notamment avec les crises grecque et Ă©gyptienne. MalgrĂ© le système de millet existant, une nouvelle identitĂ© devait ĂŞtre Ă©voquĂ©e. Pendant la pĂ©riode des Tanzimat, qui signifie littĂ©ralement “rĂ©organisation”, l’identitĂ© ottomane est devenue une question très contestĂ©e parmi les sujets musulmans et non musulmans de l’Empire ottoman. La crise s’est aggravĂ©e avec l’Ă©mergence du nationalisme turc comme contre-mouvement aux nationalismes naissants dans l’Empire ottoman, sous l’image d’un mouvement “progressiste”. Le comitĂ© Union et Progrès s’est autodĂ©crit comme la force motrice pour rĂ©soudre la crise de l’État ottoman et a traitĂ© ses sujets comme des rĂ©cepteurs passifs de ses politiques. Dans cet exposĂ©, je vise Ă  souligner les continuitĂ©s et les ruptures au sein de ces mots opĂ©rationnels d’identitĂ©, d’ordre et de progrès, non seulement Ă  la fin de l’ère ottomane, mais aussi au cours du premier siècle de la RĂ©publique. Les lignes de faille existantes dans la Turquie contemporaine peuvent ĂŞtre retracĂ©es Ă  partir de ces crises et de la manière dont les anciennes solutions Ă  ces crises ont refait surface tout au long du vingtième siècle en Turquie.

La confĂ©rence se tiendra au locaux du MECAM, c/o ISEAHT, 27, rue Florian – Borj Zouara (Bab Saadoun), Tunis, ainsi qu’en ligne via zoom.

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Nawel Saadaoui, parcours d’une militante

Nawal El Saadawi naĂ®t en 1931 Ă  Kafr Tahla, un village du delta de la basse Égypte au nord du Caire. Elle est la deuxième d’une fratrie qui compte neuf enfants. Sa famille essaie de la marier Ă  10 ans mais elle rĂ©siste. En 1955, elle obtient un diplĂ´me de mĂ©decine. Menant de paire rĂ©flexion thĂ©orique et activitĂ© quotidienne, Nawal El Saadawi a Ă©tĂ© l’une des premières fĂ©ministes arabes Ă  briser les tabous au sujet des relations entre les sexes, la sexualitĂ© des femmes et Ă  dĂ©noncer les diffĂ©rentes formes de rĂ©pression et de dĂ©pendance que l’ordre patriarcal et capitaliste leur fait subir. Ses Ĺ“uvres lui valent d’ĂŞtre poursuivie et contrainte Ă  plusieurs reprises Ă  l’exil. FĂ©ministe, Ă©crivaine et docteure, Nawal El Saadawi partage sa propre histoire. Ses combats pour les droits humains, pour les femmes et les classes populaires marquent le mouvement fĂ©ministe mondial. Elle dĂ©cède le 21 mars 2021, à l’âge de 89 ans.

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Max Ajl: Green Transition or People’s Green New Deal?

[La transition verte ou le New Deal vert du peuple ?]

Les discussions conventionnelles sur la transition verte reposent essentiellement sur une transformation institutionnelle technique et lĂ©gère – une introjection de technologie afin de transformer un système social intensif en CO2. En consĂ©quence, bien qu’il soit courant d’appeler au « dĂ©veloppement durable », ces propositions accordent un rĂ´le prĂ©pondĂ©rant aux grandes entreprises, Ă©ludent les dynamiques de pouvoir Sud-Nord, Ă©vitent les questions de distribution, suppriment la discussion sur les classes et acceptent le rĂ´le du capitalisme dans la transition verte. Cette communication critique certaines des propositions de « transition verte » dominantes et met en lumière les problĂ©matiques Nord-Sud et de classe liĂ©es Ă  une telle transition verte, en se concentrant sur le secteur Ă©nergĂ©tique et les activitĂ©s extractives associĂ©es, le secteur agricole et la dette climatique. Ce faisant, il esquisse les Ă©lĂ©ments centraux d’une transition verte alternative qui offre une trajectoire plausible pour une convergence du dĂ©veloppement mondial basĂ©e sur un accès gĂ©nĂ©ralisĂ© et garanti aux besoins sociaux fondamentaux.

La confĂ©rence se tiendra en anglais dans les locaux du MECAM, c/o ISEAHT, 27, rue Florian – Borj Zouara (Bab Saadoun), Tunis, et en ligne via le zoom le mercredi, 18 Mai 2022, 16:00-17:30 (temps de Tunis) // 17:00-18:30 (heure avancĂ©e d’Europe centrale).

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Habib Ayeb : Agriculture paysanne, accès aux ressources et insécurité alimentaire

[Petite agriculture, accès aux ressources et insécurité alimentaire à Tunis]

Lundi, 16 Mai 2022, 16:00-17:30 (temps de Tunis) // 17:00-18:30 (heure avancĂ©e d’Europe centrale)

La Tunisie dépend à plus de 50 % de l’étranger pour ses besoins alimentaires, donc particulièrement les céréales. C’est le résultat des politiques agricoles extractivistes et principalement orientées vers l’export mises en place pendant la période coloniale et poursuivies jusqu’à aujourd’hui. Ces politiques sont à l’origine de l’épuisement des ressources naturelles, dont l’eau et la terre, et de la biodiversité. Elles sont aussi à l’origine des divers mécanismes et processus de dépossession de la petite paysannerie, de sa marginalisation et de son appauvrissement qui n’a cessé de s’aggraver depuis très longtemps.

Par ailleurs, les changements climatiques, que nous voyons déjà, auront inévitablement un effet dramatique sur la situation de la paysannerie qui verra sa pauvreté et son insécurité alimentaire s’aggraver. Ainsi, additionnés à la pauvreté paysanne et à l’épuisement des ressources naturelles, les changements climatiques en cours auront pour effet l’aggravation de l’insécurité alimentaire au triple niveau d’échelles ; familial, local et national. Ma communication tentera de montrer les divers liens et dynamiques entre les politiques libérales dominantes, la pauvreté paysanne et l’insécurité/dépendance alimentaire.

La confĂ©rence se tiendra en français avec la discussion en anglais et français. Elle aura lieu dans les locaux du MECAM, c/o ISEAHT, 27, rue Florian – Borj Zouara (Bab Saadoun), Tunis, ainsi qu’en ligne via zoom.

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l’IFG IV « Ressources et durabilitĂ© »: SĂ©rie de confĂ©rences MECAM Spring Talks, mai / juin 2022

De mars à juin 2022, le quatrième groupe de recherche interdisciplinaire « Ressources et durabilité » (Interdisciplinary Fellow Group / IFG IV) travaille sur les origines et les effets potentiels d’une série de stratégies économiques et sociales qui sont actuellement explorées pour créer un modèle alternatif de développement économique durable en Afrique du Nord. L’IFG étudie comment ces stratégies peuvent conduire à un développement socio-économique positif et aider à relever les défis environnementaux.

Pour les MECAM Spring Talks 2022, les fellows de l’IFG IV ont invitĂ© des collègues de renom Ă  donner une confĂ©rence publique sur des questions proches de leurs propres recherches dans une perspective plus large, qui sera prĂ©cĂ©dĂ©e d’un sĂ©minaire non public pour le groupe de fellows. Les confĂ©rences seront discutĂ©es par les boursiers ou d’autres experts renommĂ©s. Toutes les confĂ©rences se dĂ©rouleront en mode hybride.

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En raison d’un empêchement imprévu, la conférence de la professeure Amirah El-Haddad, « The New Social Contract in North Africa », annoncée dans la série des Spring Talks pour le jeudi, 2 juin 2022, doit malheureusement être annulée et sera reportée au 10 novembre 2022 (comme présentation purement en ligne).

Mémoire et sa médiatisation

Quels sont les possibilitĂ©s et les dĂ©fis de la mĂ©diatisation de la mĂ©moire ? Quels futurs la mĂ©moire mĂ©diatisĂ©e peut-elle promettre ? Ă€ travers une rĂ©flexion sur la mĂ©moire collective et ses limites, ce panel est Ă  la fois une tentative de rĂ©ponse Ă  ces questions d’un point de vue thĂ©orique et artistique, mais aussi une invitation Ă  rĂ©flĂ©chir au rĂ´le jouĂ© par les mĂ©dias dans l’Ă©thique de la documentation, de l’oubli et de la re-narration du passĂ©. Ce Winter Talk se tiens en ligne le jeudi, 03 fĂ©vrier 2022, 18h30 – 20h00 (heure de Tunis et de l’Europe centrale), via Zoom. Prof. Andrew Hoskins (University of Glasgow) et Mouna Karray interviennent dans ce panel avec Dr. Marianna Liosi (WeiĂźensee Kunsthochschule Berlin / The Free Fine Arts Academy in Rimini) et Dr. Rania Said (University of Massachusetts Boston) entant que discutantes.

Victimisation : Sa construction, contestation et utilisation

L’objectif essentiel de la justice transitionnelle est de reconnaitre les torts subis par les personnes, considérées alors comme des victimes, afin de changer les structures qui les ont permis. Mais la notion de victime n’est pas que juridique, elle est aussi sociale et politique. Les conférences de ce panel discutent de ses significations et de ses usages dans les contextes irlandais et algérien.

Le Winter Talk a lieu en ligne via Zoom (Meeting ID : 843 6768 1179 et Passcode : 540480) le vendredi 28 janvier 2022, de 18h30 Ă  20h00 (heure de Tunisie et d’Europe centrale) avec la Prof. Marie Breen Smyth (UniversitĂ© du Massachusetts / UniversitĂ© du Surrey) et la Dr Faouzia Zeraoulia (UniversitĂ© de Jijel) comme intervenantes et la Prof. Ratiba Hadj-Moussa (UniversitĂ© de York) comme modĂ©ratrice.

La Tunisie en transition

Après l’insurrection populaire qui a conduit, en 2011 en Tunisie à la chute de Ben Ali, la Tunisie s’est engagée, depuis dix ans, sur la voie d’un processus de transition démocratique. Le pays a connu, chemin durant, le foisonnement d’un climat inédit de liberté, notamment d’expression et de presse, qui n’a pas manqué de valoriser son image à l’échelle internationale en tant que  « pays de la démocratie naissante » et, plus particulièrement dans son environnement régional, comme « berceau » et comme « modèle unique » et « exemple réussi » du printemps arabe. Cependant, en dépit des acquis démocratiques, des ombres demeurent au tableau. Née en 2014, avec l’adoption d’une Constitution de compromis selon un système parlementaire mixte, la démocratie tunisienne traverse aujourd’hui une crise pouvant mettre son existence en péril. La transition politique parait aujourd’hui vacillante, la méfiance envers les partis politiques considérable, et la crise sociale, permanente. Comment se manifeste cette crise ? Quelles perspectives envisager pour en sortir ? Dans le cadre de ce Winter Talk, Madame Kmar Bendana, Monsieur Mohamed-Salah El Omri et Madame Selima Kbaili nous proposent de réfléchir, en effet, sur certains aspects de ce processus transitionnel en Tunisie et les écueils inhérents à son évolution.

Ce Winter talk se dĂ©roule le jeudi 20 janvier 2021, 18h30 – 20h00 et est modĂ©rer par Prof Sonia Zlitni-Fitouri (UniversitĂ© de Tunis).

Jennifer Howell : La représentation du traumatisme politique

Le traumatisme politique dans les bandes dessinĂ©es francophones d’Afrique du Nord. Dans le dernier exposĂ© de la sĂ©rie, Jennifer Howell (UniversitĂ© de l’Illinois) aborde la question de la mĂ©moire et de l’art visuel, qui est un autre thème central de l’IFG, dans le contexte de la bande dessinĂ©e algĂ©rienne.

Kawthar Ayed : La science-fiction et l’anticipation

L’universitaire Kawthar Ayed, spĂ©cialiste de la science-fiction arabe et de la littĂ©rature d’anticipation dans le monde arabe, Ă©tait l’orateur de la deuxième confĂ©rence d’Ă©tĂ© du MECAM. Madame Ayed a fait un exposĂ© fascinant sur la littĂ©rature comme un  moyen d’imaginer l’avenir. Comme l’a montrĂ© Madame Ayed, les auteurs de science-fiction sont souvent sollicitĂ©s comme conseillers par les gouvernements occidentaux (par exemple, pour l’Ă©laboration de scĂ©narios de pandĂ©mies), alors que dans le monde arabe, de tels liens ne peuvent ĂŞtre Ă©tablis, bien qu’il existe une tradition florissante d’Ă©criture de science-fiction dans la rĂ©gion.

Rachida Triki : Expérience esthétique et émancipation

Les MECAM « Summer Talks »ont Ă©tĂ© le premier format crĂ©Ă© par l’IFG. Les invitĂ©s, sĂ©lectionnĂ©s par le groupe de boursiers, ont Ă©tĂ© choisis pour approfondir des sujets spĂ©cifiques. Autre que les confĂ©rences publiques organisĂ©es, les intervenants ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  assurer un sĂ©minaire dans le cadre du groupe de boursiers. L’historienne de l’art, commissaire d’exposition et philosophe Rachida Triki, de l’UniversitĂ© de Tunis, a lancĂ© la sĂ©rie de confĂ©rences avec son exposĂ© intitulĂ© “ExpĂ©rience esthĂ©tique et Ă©mancipation” Abordant ainsi une question centrale de la recherche de l’IFG, qui consiste Ă  souligner la relation entre l’esthĂ©tique et la politique sous l’angle des arts visuels,  MadameTriki a soulignĂ© le rĂ´le Ă©mancipateur de l’art.

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