2025
Project: Filiation and Alterity: On Frantz Fanon and Essedik Jeddi
Dr. Saniya Taher
( Postdoctoral Fellow (Madness, Media, Milieus. Reconfiguring the Humanities in Postwar Europe (VolkswagenStiftung/ Bauhaus-University Weimar) /2025: Europe in the Middle East, Middle East in Europe (EUME) at the Forum Transregionale Studien/ Germany )
Saniya Taher a obtenu à l’automne 2024 un PhD du département de littérature comparée avec une emphase en théorie critique de l’université de Californie, Berkeley. Son travail de recherche place Fanon au sein des archives du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, établissant ainsi une intervention Sud-Sud qui élabore sur la question de la colonialité et de l’anti-colonialisme en particulier dans sa spécificité nationale ainsi que dans sa dimension globale. Saniya a été chercheuse post-doctorale affiliée au programme de recherche Europe in the Middle East, Middle East in Europe (EUME) à Berlin au cours du printemps/ été 2025. Elle est actuellement affiliée au projet de recherche Madness, Media, Milieus. Reconfiguring the Humanities in Postwar Europe (Volkswagen Stiftung/ Bauhaus-Universität Weimar).

Project IRF III : Memory & Justice
Le projet de recherche “ Filiation et altérité: Franz Fanon et Essedik Jeddi” met en scène une rencontre entre Frantz Fanon (1925-1961), psychiatre, intellectuel et révolutionnaire algéro-martiniquais et son contemporain, Essedik Jeddi ( 1940) pionnier tunisien, psychiatre, psychanalyste et réalisateur. Le projet qui emprunte son titre à l’oeuvre même de Jeddi Filiation et altérité ( 2021) vise à contribuer par un engagement critique à l’élucidation des travaux pionniers de Jeddi en Tunisie en matière de recherche en psychiatrie, psychanalyse et psychothérapie , ceci en reconstituant et retraçant la transmission, transformation et rupture avec l’approche sociogène de Fanon, dans le contexte postcolonial de la Tunisie. Le projet se centre donc sur la dimension sous-jacente de la présence et des travaux de Fanon en Tunisie de 1956 à 1961 et d’élaborer sur son empreinte et persistance dans la formation postcoloniale du domaine de la psychiatrie et de la psychanalyse en Tunisie de par les travaux de recherche de Jeddi, qui prend en compte–comme Fanon– la condition de colonialité et racialité en tant que structure ontologique, sociohistorique et épistémique qui en elle-même inflige les herméneutiques de la maladie et également sa cure. En se tournant vers les travaux de Jeddi, sa filiation et altérité avec les travaux de recherche de Fanon, le projet vise donc à analyser et élaborer la manière dont le travail de culture est compris en tant que site intégral d’éclaircissement critique et de transformation novatrice qui porte en soi la capacité de redéfinir et transformer la vie individuelle ou collective dans le contexte de la crise politique et économique du moment postcolonial.