Argumentaire

Confronté à des crises multidimensionnelles, le système économique mondial est en pleine mutation, avec des enjeux sans précédent ayant l’obsession de réaliser les objectifs du développement durable (ODD), notamment dans un contexte de changement climatique alarmant. Parmi ces évolutions et les problématiques qui s’imposent avec acuité, la problématique de la sécurité et la transition énergétique qui émerge comme l’une des transformations les plus cruciales, compte tenu de l’impact fondamental des énergies sur le quotidien. Une compétition effrénée entre les grandes puissances mondiales est déjà engagée pour la recherche et l’accès aux technologies et ressources permettant cette transition.

En ce qui concerne l’Algérie qui, depuis plus de six décennies après son indépendance, demeure fortement dépendante des énergies fossiles (pétrole et gaz), cette dépendance qui pèse lourdement sur l’économie nationale, constitue un obstacle majeur, représentant plus de la moitié du revenu national, la quasi-totalité des exportations et deux tiers des recettes de l’État. Malgré cette réalité et après plusieurs tentatives de diversification, l’économie algérienne persiste dans sa rigidité, en se focalisant exclusivement sur les revenus tirés de l’exportation des ressources naturelles. La rente joue désormais un rôle primordial dans le façonnement des structures sociales, économiques et politiques du pays. L’économie algérienne est caractérisée par des aspects persistants tels que l’absence d’intégration entre les secteurs économiques clés, un manque de conscience des problématiques écologiques, une fuite du capital humain, tant en termes de main d’œuvre que des compétences hautement qualifiées, une instabilité de la réglementation régissant les affaires économiques.

Cette situation expose le pays à une vulnérabilité accrue face aux chocs externes, en particulier ceux liés aux fluctuations du marché pétrolier. À chaque événement, les autorités se trouvent contraintes de revoir leurs politiques de manière conjoncturelle pour surmonter les problèmes de manière urgente à défaut d’engager des réformes économiques structurelles dans le but d’atténuer cette vulnérabilité et renforcer la résilience de l’économie algérienne. Cependant, l’absence d’une vision stratégique et d’un plan structurel durable laisse l’Algérie exposée à la volatilité des cours des hydrocarbures qui, non seulement relèvent de sources non renouvelables mais contribuent également à la pollution.

Dans un contexte de vulnérabilité et de mutations mondiales majeures, l’adoption des énergies renouvelables revêt une importance cruciale pour l’Algérie, tant du point de vue énergétique qu’économique. Le pays possède un potentiel exceptionnel non exploité en matière d’énergie verte, avec ses 3 500 heures d’ensoleillement par an et un ambitieux programme de produire 15 000 mégawatts d’ici 2035. À travers cette transition, l’Algérie pourrait progressivement se libérer de cette dépendance en répondant à ses besoins énergétiques internes tout en se taillant une nouvelle place sur le marché mondial de l’énergie.

Pour mieux comprendre l’importance de notre sujet, nous nous interrogeons simplement : un tel programme ambitieux soulève en effet la question cruciale de savoir si ces énergies peuvent constituer une solution pour surmonter la logique rentière ou si elles risquent plutôt de renforcer cette dépendance ? Autrement dit, la transition énergétique constitue-t-elle une nouvelle opportunité de sortie de crise ou un autre prétexte afin de confirmer cette dépendance ?

Axes privilégiés

Les réflexions pouvant répondre à cette problématique peuvent d’inscrire dans les axes de recherche suivant :

1. Rente pétrolière et économie algérienne : analyse de la nature et de la dimension de la dépendance pétrolière, conséquences économiques et sociales de la rente. En d’autres termes, souligner les effets négatifs de l’extractivisme.
2. Chocs externes et vulnérabilité : quels enseignements pour l’économie algérienne ?
3. Initiatives et politiques de diversification économique et des sources d’énergie : évaluation de l’efficacité des projets menés en termes d’énergies renouvelables en Algérie.
4. Coûts et financement : analyse des coûts associés à la transition énergétique verte et sa viabilisation via les financements nécessaires.
5. Coûts d’opportunité : subventions énergétiques et énergies renouvelables.
6. Observation et comparaison : quels pays pour quels enseignements en termes de transition énergétique et de diversification économique (conditions essentielles au succès d’une transition, avancées technologiques nécessaires, infrastructures adéquates…).
7. Résultat et répercussion : quel serait l’impact de l’intégration des énergies renouvelables sur la diversification économique, mais aussi celui d’une réduction de la dépendance pétrolière.

Cet appel invite les doctorants intéressés à explorer ces questions et à contribuer à une meilleure compréhension des défis et des opportunités liées à la transition énergétique en Algérie. Les contributions peuvent aborder des aspects économiques, politiques, sociaux ou environnementaux de la question, et peuvent s’appuyer sur des études de cas, des analyses comparatives ou des approches théoriques novatrices. Les études comparatives incluant les pays du Maghreb et des pays du Sud Global sont les bienvenues.

A la Suite des journées d’octobre, les doctorants pourront être amenés à publier leur communication dans la Revue Économie et Gestion de la faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion de l’université de Bejaia et dans le MECAM PaperSeries ou le #MECAM BlogSpace, après relecture et sélection de leurs textes, ce qui leur permettra de faire connaître et diffuser leurs travaux.

La Fondation Konrad Adenauer Algérie, la Faculté des sciences économiques, commerciale et des sciences de gestion de l’Université de Bejaia et le Centre Merian des Études Avancées au Maghreb (MECAM) annoncent 14 places pour un séminaire doctoral de trois jours à l’Université de Bejaïa, en Algérie. Les organisateurs lancent un appel à candidatures sur le thème général “Économie rentière et énergies renouvelables en Algérie”, à soumettre avant la date du 15 Septembre 2024. Cet appel à candidatures s’adresse aux chercheurs et doctorants algériens et étrangers, travaillant dans les sciences humaines et sociales.

Par analogie avec les domaines de recherche interdisciplinaires du MECAM et de la faculté des sciences économiques, commerciale et des sciences de gestion de l’Université de Bejaia, nous lançons un appel à projets de thèse sur des thèmes tels que les économies maghrébines, l’État rentier et les énergies renouvelables.

Éligibilité et Motivation

L’interrégionalisme et l’interdisciplinarité seront reflétés dans le séminaire doctoral : Nous accueillons donc favorablement la coopération académique entre les chercheurs d’Allemagne et ceux de la communauté académique et universitaire algérienne. Nous souhaitons également promouvoir la diversité par le biais de perspectives interdisciplinaires : Les candidatures de doctorants en sciences sociales et humaines sont les bienvenues.

• Vous devez être en possession d’un titre universitaire donnant accès à un programme d’enseignement de troisième niveau (doctorat) dans le pays où il a été délivré.
• Vous êtes désireux de travailler en collaboration, de débattre et d’échanger avec d’autres chercheurs.
• Vous souhaitez revoir votre recherche d’un point de vue différent.

Votre candidature

Nous vous demandons de bien vouloir soumettre votre candidature par courrier à https://forms.gle/BgAgz3exDBRHqsn57 et https://application.trafo-berlin.de/ avant le 20 septembre 2024, 12h00 (CEST

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter l’équipe de coordination du MECAM (mecam-office@uni-marburg.de).

Dans le cadre de votre candidature, il vous sera demandé de préparer et de télécharger :

• Un curriculum vitae incluant les publications (2 à 3 pages),
• Proposition de recherche : Bref résumé de votre projet (max. 1000 mots),
• Lettre de motivation
• Copie scannée de la carte d’identité ou du passeport du candidat.
• Relevé de notes et diplôme de M.Sc./M.A.

Les organisateurs demandent que les candidatures soient soumises en anglais ou en français. Les candidats doivent parler couramment au moins l’une de ces deux langues, et il est souhaitable qu’ils soient capables de présenter et de débattre de la recherche dans plus d’une langue de travail.

Les candidatures sont évaluées mi-septembre 2024. Tous les candidats seront informés du résultat du processus de sélection à la fin septembre 2024. Les principaux critères de sélection sont l’expertise thématique, la motivation générale, la qualité de la recherche proposée et les compétences linguistiques.

Cadre Institutionnel- les organisateurs

La Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) veut contribuer à l’échange mutuel et à la compréhension entre les pays et les peuples du monde entier. Elle est représentée en Algérie depuis 2018. Le profil du bureau à l’étranger réside dans la coopération économique entre l’Algérie et l’Allemagne. Pour plus d’informations sur KAS Algérie, veuillez consulter le site : https://www.kas.de/fr/web/algerien/home.

Le Centre Merian pour les Études Avancées au Maghreb (MECAM) a été fondé en avril 2020 en tant que centre international de recherche interdisciplinaire et d’échange universitaire. Il est situé à l’Université de Tunis/Tunisie. Le MECAM est une initiative conjointe d’un consortium de six institutions de recherche tunisiennes et allemandes renommées. Le ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche finance la création de ce centre international de recherche en sciences humaines et sociales. L’Université de Tunis offre des ressources complémentaires. Pour plus d’informations sur le MECAM, veuillez consulter le site : www.mecam.tn.

La Faculté des Sciences Économiques, Commerciales et des Sciences de Gestion-Université de Bejaïa (Algérie) a été créée en 2010. Elle est issue de la restructuration de la faculté de droit et de sciences économiques créée en 1998. La Faculté des SECSG assure des formations en graduation et en post-graduation (doctorat). Elle dispose d’un laboratoire de recherche en Économie de Développement et un autre laboratoire en Management et Techniques Quantitatives. La Faculté publie annuellement une revue scientifique (la Revue d’Économie et de Gestion).

– Président du séminaire doctoral : Pr. OUKACI Kamal, Doyen de la faculté SECSG- Bejaia

– Président d’honneur : Pr. BENAICHE Abdelkrim, Recteur de l’université de Bejaia

Comité scientifique

Comité d’organisation

• Dr. Julius Dihstelhoff
• Behlouli Sabrina
• Berkouk Lamia

Consignes de rédaction

Les résumés attendus doivent comporter nécessairement les indications suivantes :

1. Les coordonnées du ou des auteurs (nom, prénom, titre, affiliation, mail) ;
2. Le titre de la proposition ;
3. Un résumé de 1000 mots exposant l’objectif de la communication, le contexte, la méthode utilisée et les résultats attendus ;
4. Une liste de 5 mots clés (maximum) ;
5. Une bibliographie spécifique à la proposition (10 titres maximum).

Dates importantes

• 16 septembre 2024 : date limite de soumission des résumés des communications ;
• 30 septembre 2024 : notification aux auteurs des résultats du processus de sélection ;
• 19, 20 et 21 novembre 2024 : tenue du colloque.